COMMENT REPOUSSER SES LIMITES SANS FRANCHIR LE POINT DE RUPTURE ?

Les Jeux Olympiques de Paris 2024 nous offre une occasion unique d’admirer ces athlètes et leurs performances époustouflantes qui dépassent souvent l’entendement. Mais derrière chaque exploit se cache un paradoxe troublant : Comment repousser constamment ses limites sans atteindre le point de rupture ?

Le paradoxe difficile pour les sportifs d’élite des jeux olympiques

Ce dilemme, bien connu sous le nom de « double contrainte », théorisé par Grégory Bateson, est au cœur du burnout.

Les Jeux Olympiques mettent en lumière cette contradiction profonde.

→ Les athlètes sont poussés à se surpasser, à battre des records et à répondre à des attentes toujours plus élevées.

→ En parallèle, ils doivent impérativement préserver leur santé physique et mentale pour éviter l’épuisement.

Cette tension entre performance et équilibre intérieur est également présente dans le monde de l’entreprise, où les cadres et managers sont soumis à ces mêmes exigences contradictoires.

Deux impératifs apparemment inconciliables ?

Quelles stratégies mettre en place pour 𝗲́𝘃𝗶𝘁𝗲𝗿 𝗹𝗲 𝗯𝘂𝗿𝗻𝗼𝘂𝘁 tout en continuant à exceller dans sa discipline ou au bureau ?

Naviguer entre les impératifs de performance et de préservation de sa santé physique et mentale nécessite une approche réfléchie.

Cela relève souvent du jeu d’équilibriste !

→ Les athlètes d’élite, tout comme les cadres/managers, doivent développer des stratégies de gestion du stress incluant la planification rigoureuse des périodes de sommeil et repos.

→ Ils doivent être en capacité de reconnaître les signes avant-coureurs de l’épuisement et d’ajuster les entraînements ou les charges de travail en conséquence.

→ Établir des objectifs réalistes et mesurables permet de maintenir la motivation sans succomber à une pression excessive.

→ Enfin, l’importance de l‘entourage personnel et/ou de professionnels de santé, psy, coach, ne doit pas être sous-estimée pour offrir le réconfort et les conseils nécessaires pour traverser les périodes de stress intense.

Trouver cet équilibre reste un exercice subtil et très personnel.

Personne ne peut prédire exactement où se trouve son point critique.

Les sportifs de haut niveau sont souvent dans la zone de burn in et flirtent dangereusement avec leur point de rupture.

Les blessures répétitives, les maladies, peuvent être des indicateurs d’une usure mentale et émotionnelle accumulée.

Prenons l’exemple de Rafael Nadal, champion de tennis admiré pour sa carrière exceptionnelle. Une carrière marquée par  » 21 ans de souffrance physiques «  soulignant le prix à payer pour rester au sommet.(Au bord du burn out, il renonça aux JO de Tokyo et Wimbledon).

Le corps utilise souvent les blessures comme signaux d’alarme avant le point de rupture. Ces blessures et « mal-a-dit » sont des ultimes avertissements d’un organisme qui ne peut plus suivre le rythme imposé.

Ces signaux sont des alertes. La prévention du burnout passe par leur reconnaissance et l’acceptation de ralentir pour se rétablir.

Les limites de l’endurance humaine sont souvent méconnues et imprévisibles.

Chaque individu a un seuil de rupture qui lui est propre

L’effondrement est souvent proportionnel à l’engagement.Pour les athlètes de haut niveau comme pour les cadres

Si les causes varient, les conséquences délétèrent du burn out sont identiques pour les cadres managers et les sportifs de haut niveau.

1. Épuisement Physique : même après des périodes de repos, le corps ne récupère plus aussi rapidement qu’avant.

2. Diminution de la Performance : L’atteinte des objectifs n’est plus au rendez-vous

3. Perte de Motivation : La passion et l’enthousiasme pour le sport ou son travail diminue jusqu’à l’aversion.

4. Problèmes de Concentration rendant les performances optimales ou le rendu travail bien fait presque impossible.

5. Troubles du Sommeil exacerbant ainsi la fatigue.

6. Symptômes Psychologiques : Le burn out est souvent accompagné de symptômes tels que l’anxiété, la dépression, l’irritabilité.

7. Problèmes Physiques : Les blessures récurrentes, les douleurs musculaires persistantes et d’autres problèmes de santé physique peuvent être des indicateurs de burn out. Le corps envoie des signaux d’alarme lorsqu’il est poussé au-delà de ses limites.

8. Sentiment de solitude croissant.

Reconnaître et traiter ces symptômes dès leur apparition est déterminant pour prévenir un burn out complet et permettre de retrouver un équilibre sain.

La reconnaissance de la santé mentale dans le sport et dans la société en général a considérablement progressé.

De plus en plus d’athlètes parlent ouvertement de leurs luttes contre la dépression, l’anxiété et le burnout. Cette ouverture contribue à réduire la stigmatisation entourant ces problèmes. Les fédérations sportives intègrent désormais la santé mentale dans leurs programmes.

Témoignages d’athlètes ayant contribué à cette évolution :

• Simone Biles , la gymnaste prodige américaine médaille d’or aux JO de Paris s’est retirée des finales des Jeux de Tokyo 2020 pour se concentrer sur sa santé mentale. Elle a souligné l’importance de la thérapie et du soutien de ses proches.

• Amandine Buchard, la judokate française, médaillée d’or aux JO de Paris 2024, a évoqué ses propres difficultés avec le burnout.

D’autres athlètes comme Michael Phelps(natation), Naomi Osaka( judo), Kevin Love (basketteur américain ) Serena Williams ont également partagé leurs expériences, renforçant l’importance de parler ouvertement de la santé mentale.

Initiatives de Prévention :

• Psychologues du Sport : Aident les athlètes à gérer le stress et la pression.

• Formation et Éducation : Ateliers sur la gestion du stress et la résilience.

• Diversification des Intérêts : Encouragement à développer des intérêts hors du sport.

• Amélioration des Conditions d’Entraînement : Périodes de repos et de récupération.

• Soutien Social : Réseaux de soutien et sensibilisation des familles et amis.

Une comparaison audacieuse ?

Une comparaison qui pouvait surprendre à première vue mais qui est pertinente.

Universalité du burn out :

En mettant en parallèle ces deux mondes, démonstration est faite que :

1.le burn out n’a pas de frontières.

2.Des athlètes de haut niveau, admirés pour leur force mentale et physique, ne sont pas à l’abri du burn out, de l’anxiété et de la dépression.

Le burn out affecte les plus performants, remettant en question l’idée tenace que seules les personnes« faibles/fragiles » sont concernées.

En conclusion:

Qu’il s’agisse de réaliser des performances extraordinaires sur le terrain ou de diriger/manager avec excellence en entreprise, derrière chaque réussite se trouve une personne humaine avec des limites.

Respecter ces limites n’est il pas le véritable signe de force et de sagesse ?

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